Lutte anti-tabac: les femmes juristes de Côte d’Ivoire s’outillent en la matière

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Pendant trois jours, du mercredi 3 au vendredi 5 janvier 2024, l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (Afjci) et l’ONG Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK) ont organisé un atelier de renforcement de capacités sur Renforcement des capacités des avocats de l’Afjci sur les aspects juridiques, institutionnels et les principes de base de la lutte anti-tabac à l’hôtel Pullman au Plateau.

Dans le cadre du projet d’Appui à la mise en œuvre de la Loi Antitabac et ses décrets d’Application « PALAT » les avocats de l’Afjci ont décidé de se pencher sur le sujet. En effet, la Côte d’Ivoire a, depuis mars 2019, transposé dans son dispositif juridique la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) à travers la loi 2019-676 du 23 juillet 2019 relative à la lutte antitabac en Côte d’Ivoire.

Se mettre au même niveau d’information

Le vendredi 5 janvier 2024, les avocats partenaires à l’Afjci ont reçu leur part de renforcement de capacités à la lutte anti-tabac. A cette occasion, la présidente du conseil d’administration, Me Francine Aka Anghui a laissé entendre qu'<< au niveau de l’association des femmes juristes, c’est la 1ere fois que nous allons plonger entièrement dans ce sujet. Il était important que les membres de l’association soient informés et formés sur cette thématique ainsi que tous les avocats avec lesquels nous travaillons pour que nous soyons au même niveau d’information >>.

Me Francine Aka Anghui a indiqué également que son association désire être le vecteur de vulgarisation de cette disposition juridique. << Vous voyez que nous sommes en 2024 et à ce jour, ce sont des textes qui ne sont pas encore suffisamment connus du grand public. Et c’est notre rôle, au niveau de l’association des femmes juristes de vulgariser et sensibiliser sur ces textes de loi >>, a-t-elle souligné en présence du directeur coordonnateur du Programme national de lutte anti-tabac (Pnlta), Dr Zotoua Ernest.

Anticiper sur les futurs combats

Intervenant au nom de l’ONG Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK), Mamadou Sagna inscrit cet atelier dans l’anticipation de la lutte contre le tabac. Il importe pour lui que les praticiens du droit soient outillés parce qu’ils feront face à des procès relatifs au conditionnement du paquet de cigarettes.

<< Nous, acteurs de la lutte anti tabac, on s’est dit que bientôt il y aura des procès. L’industrie du tabac va attaquer le ministère de la santé concernant ses dispositions de droit. Est-ce que le ministère de la santé est outillé, est-ce qu’il a des partenaires pour l’accompagner une fois que cette affaire sera porter dans les juridictions parce que s’est arrivé dans plusieurs pays. Et ces dispositions concernent le conditionnement >>, a-t-il expliqué tout en restant optimiste quand à l’issue de ces procès.

Mamadou Sagna Soutient que << l’avantage pour nous, c’est la jurisprudence. Parce ces affaires ont été traitées en faveur de la lutte anti tabac. On a jugé opportun, parce que la Côte d’Ivoire s’engage dans cette voie, de mettre en œuvre le conditionnement du paquet de cigarettes, que les praticiens de droit augmentent leur capacité et rassurer le ministère de la santé que la Côte d’Ivoire a pris le bon chemin pour protéger sa population >>.
Notons que la convention-cadre de l’Oms pour la lutte antitabac (Cclat) est entrée en vigueur le 27 février 2005 et à ce jour, 183 Etats l’ont ratifié y compris la Côte d’Ivoire, le 28 janvier 2010.

Brice ZADI

Journaliste

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