

Première Conférence Africaine sur les Migrations de Main-d’œuvre : Engagements et recommandations pour un avenir prometteur
Le 20 octobre 2023, Abidjan, en Côte d’Ivoire, a marqué un moment historique avec la tenue de la première Conférence Africaine sur les Migrations de Main-d’œuvre. Guidés par une série de cadres politiques régionaux, continentaux et internationaux, les participants ont convergé pour discuter des migrations de main-d’œuvre en Afrique, de leurs opportunités et des défis auxquels elles sont confrontées.
Cette conférence a abouti à des recommandations clés visant à façonner un avenir prometteur pour les travailleurs migrants africains.
Le contexte africain et la reconnaissance des problèmes
L’Afrique est confrontée à des mouvements migratoires dynamiques, façonnés par une multitude de facteurs, notamment les réalités économiques, les opportunités d’emploi, les aspects sociaux, culturels et environnementaux. Cependant, malgré les avantages potentiels des migrations de main-d’œuvre, des défis importants subsistent.
Les participants à la conférence ont noté que de nombreux travailleurs migrants africains se retrouvent dans des emplois peu ou semi-qualifiés de l’économie informelle, souvent caractérisés par de mauvaises conditions de travail et des déficits de travail décent. De plus, ils ont exprimé leur inquiétude face aux violations des droits de l’homme, aux risques de protection, aux déficits de travail décent et aux injustices auxquels sont confrontés les travailleurs migrants, en particulier les travailleuses migrantes, sur le continent et au-delà.
Les recommandations clés
Les participants ont formulé une série de recommandations visant à améliorer la situation des travailleurs migrants africains et à optimiser les avantages des migrations de main-d’œuvre. Voici quelques-unes des recommandations clés :
Accords Bilatéraux de Travail (ABT) : Les États membres devraient utiliser des directives régionales pour l’élaboration, la négociation, la mise en œuvre et le suivi des Accords Bilatéraux de Travail. La Commission de l’Union Africaine (CUA) devrait développer un référentiel d’ABT accessible à toutes les parties prenantes.
« Il a été recommandé de développer un programme continental pour une gouvernance des migrations de main-d’œuvre prenant en compte le genre »
Recrutement équitable : La CUA devrait finaliser une stratégie en la matière, mobilisant des ressources pour l’initiative de recrutement équitable en Afrique. Les États membres devraient soutenir les agences de recrutement dans l’instauration de pratiques équitables.
Dimension sexospécifique : Il a été recommandé de développer un programme continental pour une gouvernance des migrations de main-d’œuvre prenant en compte le genre, de diversifier les opportunités d’emploi pour les travailleuses migrantes et d’éliminer la violence et le harcèlement basés sur le sexe.
Protection sociale : Les États membres devraient étendre la protection sociale aux travailleurs migrants, et des accords bilatéraux ou multilatéraux de sécurité sociale devraient être conclus pour garantir l’accès aux prestations.
Développement des compétences : Il a été recommandé d’évaluer les besoins du marché, de reconnaître les qualifications des travailleurs migrants et de créer des mécanismes de développement des compétences.
Renforcement du dialogue et de la coopération : La conférence a encouragé la ratification du protocole de l’UA sur la libre circulation des personnes, la création de plates-formes de dialogue et de coopération, ainsi que des initiatives visant à faciliter le partage des services diplomatiques et consulaires.
Questions transversales : Les participants ont souligné l’importance de renforcer les capacités des décideurs en matière de migration de main-d’œuvre, de développer des outils innovants pour améliorer la protection des travailleurs migrants, et de collecter et diffuser des données sur l’impact positif des migrations de main-d’œuvre.
Cette première Conférence Africaine sur les Migrations de Main-d’œuvre a jeté les bases pour un avenir prometteur où les migrations de main-d’œuvre africaines peuvent devenir un choix plutôt qu’une nécessité, tout en garantissant la protection des travailleurs migrants.
Par ailleurs, les recommandations formulées à cette occasion visent à créer un environnement favorable à la mobilité régulière de la main-d’œuvre, à lutter contre les injustices et à optimiser les avantages des migrations de main-d’œuvre pour les individus, les familles et les sociétés en Afrique.